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PÊCHEURS DE PERLES

mément à la chéria » qui retentissaient dans l’arrêté de la commission de la Vertu ?

Ceci :

Celui qui a tué est tué. Le voleur (premier vol) a la main droite coupée ; deuxième vol, le pied gauche coupé. Au cinquième vol il ne lui reste que ses dents pour voler ! L’homme mis en état de non-résistance par le charme d’une femme qui, malgré sa beauté, n’est pas officiellement la sienne, est bâtonné, s’il est marié, jusqu’à son dernier soupir. Le célibataire a des faveurs, son ardeur en peine lui compte comme circonstance atténuante : il ne reçoit que quatre-vingts coups de canne. De plus, on l’expulse une année du Hedjaz, ce qui doit lui paraître une compensation ! Le dégoûtant qui boit du vin, de l’alcool, l’impudent qui fume en public, le dilettante qui ne va pas à la prière, l’écervelé qui chante, le voyou qui siffle, l’étourdi qui, conduisant une auto, n’obéit pas immédiatement aux ordres de la police, le petit sournois qui s’assoit auprès d’une femme étrangère, ces misérables, en un mot, sont saisis sans retard et bâtonnés sans autre jugement sur la place du délit. Seuls, les ânes rigolent dans ce pays ; encore faut-il qu’ils commencent par souffrir : tout ânier dont l’âne porte des plaies, est passé soigneusement à la canne, chaque matin et tant que durent les plaies, et cela sous les yeux agrandis de l’animal !