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PÊCHEURS DE PERLES

vous ? Ici, les perles jonchent la natte d’une cabane d’Arabe. Un malheureux les a semées à la poignée sans même les suivre du regard. Il se vengeait de la mauvaise opinion que nous avions montrée au sujet de ses bancs de pêche. Voilà ce qu’il retirait, lui, de sa mer inférieure !

— Veux-tu me voir plonger, me fit demander Kafir ? Je t’arrangerai la partie. Tu donneras cinq livres pour le sambouk, deux livres pour la nourriture et trois livres, si tu veux, pour toutes les choses qu’ainsi tu apprendras.

— Merci, lui fis-je répondre. Je vais dans le golfe et, là-bas, j’apprendrai. J’ai désiré te voir, toi, parce que l’on m’avait dit que tu étais un grand plongeur.

— Ne flatte pas. Les grands plongeurs sont sourds des deux oreilles et bien souvent aveugles. Moi, j’entends encore. Est-ce beaucoup dix livres ? Tu seras, toi, dans ton sambouk et tu me verras peiner sur mon houri.

— Merci !

— Paieras-tu ma fatigue ? Paieras-tu mon trouble quand le poids de l’eau m’écrase ? Paieras-tu mes larmes salées ? N’es-tu pas bon ?

— Dans ton pays, où tout le monde semble souffrir, il faudrait l’être trop pour que la bonté soit efficace.

— Il vous demande, fit Chérif Ibrahim, de prê-