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PÊCHEURS DE PERLES

— Et pourquoi, monsieur ?

— Lorsqu’il en est autrement, les destroyers anglais leur envoient des coups de canon.

— Alors, où puis-je rencontrer cet agent spécial ?

— À Bushire. Il y est gouverneur.

— Par saint Georges ! Bushire est en Perse ; comment un anglais peut-il être gouverneur du port de la Perse ?

— Par saint Jean-Bouche-d’Or, c’est parler comme un Français !

Et mon informateur inconnu disparut derrière une tenture de moustiques.

M. Saint John Philby, lui, règne sur les royaumes indépendants du Hedjaz et du Nedj. Des hommes mystérieux de l’Angleterre il est l’un des plus célèbres. L’Angleterre, dont on imagine les enfants un ballon au bout du pied et du sang de bœuf sur les joues, a-t-elle donc des hommes mystérieux ? Elle en a, et de l’espèce la plus belle. Ils sont même connus sous le nom d’agents de l’Intelligence Service. Désignés par des dons éblouissants aux guetteurs vigilants de l’empire, couvés par le lion et la licorne britanniques, lâchés, à l’heure voulue, sur les parties du monde jugées plus ou moins orphelines, ils font figure de conquérants qui marcheraient sur la pointe des pieds. Rien, dans ce voyage chez les pêcheurs de perles,