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PÊCHEURS DE PERLES

enturbannés, une fleur de cactus au turban, un fusil à l’épaule, deux poignards recourbés à la ceinture, et sur le visage, un air très doux : les soldats de Sa Majesté l’iman Ya-Ya, souverain des terres où nous abordions.

C’était dix heures du soir. Il faisait chaud et humide plus qu’à Djeddah. On se serait cru dans la chambre de sudation d’un hammam.

Le plus proche hôtel était à deux jours et demi d’ici, à Djibouti !

— Attendez, dit Chérif Ibrahim, de mon temps, il existait un Syrien, protégé français, qui faisait le commerce de boyaux avec Francfort, rapport aux saucisses. Sa maison était l’une de celles qui doivent toujours être là, au bout du trou noir. Éclairez. Avançons.

— Et les cinq sauvages ?

— Des agneaux !

Il leur lâcha quelque chose en arabe. Les sicaires éclatèrent d’un rire argentin, presque féminin. Le cœur plus léger, nous nous risquâmes.

Les maisons étaient closes. Pas la moindre lumière.

— Malamer ! cria mon compagnon, Malamer !

— Est-ce un mot de passe ? Il est joli.

— C’est son nom.

— Malamer !