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TERRE D’ÉBÈNE

Sous les tropiques, je m’armais contre le soleil de minuit ! Mais là ? Quelle est la chose qui frémit ? C’est mon pantalon ! Il traînait sur le sol, les termites étaient en train d’en faire de la charpie, sans doute pour panser ma blessure ! Je luttais contre les termites. Si vous avez besoin d’un chasseur de termites… Enfin l’on finissait par s’habituer aux chauves-souris, aux termites, au bombardement. L’âme se rassérénait quand, soudain, un cri vous enlevait de votre chaise. C’était l’hyène de chaque nuit. Je sortais sous la véranda, et je lançais : « Je t’ai déjà dit hier qu’il n’y avait ni poule ni cadavre chez moi ; va voir ailleurs ! » Elle s’en allait. Le milicien qui dormait devant ma porte se réveillait. En riant, il me disait : « Crocuta ! » Au début, je croyais qu’il m’insultait. Plus savant que moi, il m’apprenait seulement que c’était l’hyène crocuta.

Ainsi arrivait le matin. Pauvres colons, mes frères !


Le Mossi ! Royaume peu ordinaire. Qui prétendra connaître un pays où les habitants soient plus polis ? Voilà deux indigènes portant une charge lourde et fragile sur la tête ; ils vont se croiser ; soudain, ils se reconnaissent ; chacun dépose immédiatement sa charge au milieu de la rue ; le plus jeune se jette à terre, l’autre l’imite.