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TERRE D’ÉBÈNE

ce sont à ses enfants, la mère devient la femme de ses enfants.

Il y a le mariage régulier. Comme chez nous, le fiancé envoie un intermédiaire. La réponse est-elle favorable ? Nous offrons, nous, une bague de fiançailles. Le nègre, lui, apporte une poule, un secco (un store), un fagot de bois. Les visites continuent ; il n’envoie pas de fleurs, mais du mil germé. Malheur ! quand sa promise est l’aînée de la famille, il doit en plus un mouton, une pioche, une pintade…

Il y a les filles condamnées au célibat par ordre du devin. Pour obéir aux dieux, les parents ne la fiancent pas, ils s’entendent avec l’amoureux. La fille, un soir, va au puits, un soir qu’il fait bien noir. L’amoureux et trois de ses camarades les plus forts sont tapis comme des panthères. Dès que paraît la fille, ils lui sautent dessus.

Tant pis s’ils l’assomment ! Ravie, elle est emmenée chez l’homme qui la veut. C’est fini. Les dieux n’ont rien à dire.

Puis il y a la femme nomade, qui va de village en village, demandant l’hospitalité. La bonne nouvelle se répand : une femme libre est chez Un Tel ! Les jeunes gens accourent avec des cadeaux. Elle désigne le vainqueur.

Les cérémonies accomplies, la femme devient