— Commandante ! le coton il est aboulé !
Alors commence la cérémonie de la réception. Le commandant sort ; il fouille chaque sac.
— Atakoué ! dit-il. Atakoué ! c’est bien ! c’est bien ! va peser.
Les heureux se dirigent vers la bascule contrôlée.
— Va trier ! dit-il à celui-là sur un ton courroucé.
L’homme se retire, vide son sac et sépare le bon du mauvais.
— À la boîte ! s’écrie soudain le commandant. À la boîte ! dit-il aussi au suivant.
Le coton de ces deux-là n’est pas joli, ils s’en vont à la boîte tout seuls. Comprennent-ils que cela leur est dû ?
À la bascule on fait les comptes. Aujourd’hui, le coton se vendra deux francs quarante. L’écrivain trace sur un petit papier : 26 kilos à 2 fr. 40 = 62 fr. 40. C’est la somme que devra leur verser l’acheteur. La confiance règne !
Le tirailleur se tient au milieu de la cour, semblant attendre quelque chose.
— Sanna ! lui dit le commandant, tu as bien travaillé ; tu auras cinquante francs de gratification.
Les cinquante francs doivent lui faire plaisir, mais c’est surtout l’honneur qui transporte subite-