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Page:Londres - Terre d'ébène, 1929.djvu/179

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TERRE D’ÉBÈNE

va dire qu’on dépèce la biche. Vous dînez avec moi ? Pas de restaurant, vous savez, par ici. Aimez-vous les cervelles de singes ? C’est excellent… Kouliko ! tue deux singes en chemin. Et Odoz ? Connaissez-vous Odoz, monsieur ? Il possède quarante millions aujourd’hui. Il est arrivé de l’Isère en savates. Ah ! dame ! il a travaillé. Il a cherché pendant quinze ans ses millions dans le poto-poto. C’est le roi des coupeurs de bois. Je me sens autant de courage qu’Odoz.

— Mais vous toussez beaucoup.

— Je tousse ? Vous croyez qu’Odoz n’a pas toussé, lui ? Il ne peut même plus marcher tellement il a de rhumatismes. Les millions ? Regardez, ils sont là. (D’un grand geste, il me montrait la forêt effrayante.) À moi les manches courtes, le poto-poto, les billets de mille ou la bilieuse ! De deux choses l’une : ou la forêt vous enrichit ou elle vous tue. Pile ou face. À la forêt de décider !

— Ah ya ! Ah ya ! Ah ya ! Ya ! Yâ ! Yââââ ! Yââââ !