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TERRE D’ÉBÈNE

Il fallut goûter aux tartes. Le roi en coupa lui-même les parts. L’assiette dans laquelle il me présenta le morceau était ornée d’un portrait d’Édouard VII.

— Mon bon confrère ! dit-il, non sans souligner d’un sourire l’audace d’un tel rapprochement.

Il chassa de nouveau femmes, enfants et serviteurs.

— Étant Roi de la Nuit, il m’est interdit de découcher. Je ne puis donc m’offrir de voyages. Je ne connais que Porto-Novo. Dites-moi, très honorable voyageur, dites-moi un peu ce qu’est le monde.

— Chère Majesté, dis-je, ce n’est autre chose que Porto-Novo, tantôt plus grand, tantôt plus petit.

— Je m’en doutais, fit-il.

Il nous offrit du kikrini, de l’asti, de l’alcool de menthe et une boisson purgative.

— Si j’avais su, ajouta-t-il, je vous aurais fait cuire un dindon.

Il voulait dire par là que le plaisir qu’il éprouvait de notre visite dépassait celui qu’il en avait escompté.

On prit congé. Tout en nous accompagnant, il disait :