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XXV

DRAME DAHOMÉEN

Abomey était en deuil. Vingt années après sa mort, Behanzin, revêtu d’un cercueil européen, rentrait dans sa capitale. La France, ayant tâté ses cendres, les avait jugées assez froides pour ne plus mettre le feu au pays. Il faisait d’ailleurs, comme cela, suffisamment chaud au Dahomey !

C’était un grand deuil, c’est-à-dire une belle fête.

Ouanilo, fils chéri du mort, avait ramené son père, au nom de notre gouvernement, d’Algérie à Marseille, de Marseille à Cotonou, et de la Côte des Esclaves à Abomey. Parti avec lui, au moment de l’exil, alors qu’il était un petit prince noir. Ouanilo, élevé par la France, au début, à la Martinique, ensuite à Alger était maintenant avocat près la cour de Bordeaux.

Il touchait le sol natal pour la première fois depuis son déracinement. Il y revenait avec son père noir et sa femme blanche.