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TERRE D’ÉBÈNE

retour d’un si long voyage. Enfin, le lendemain, Behanzin mourut officiellement.


Les fêtes dahoméennes commencèrent. Le tam-tam s’établit.

Le premier jour, fils aîné, fils et filles, frères et sœurs et amis sincères se lamentèrent dans le tata.

Le deuxième jour, le gri-gri So sortit.

Le troisième jour, l’ami supérieur de Behanzin, celui qui lui avait dit : « Ne combats pas les Français », tua trois cabris.

Le quatrième jour, les fils égorgèrent des animaux domestiques.

Ouanilo, toujours vêtu à l’européenne, accomplissait son devoir. Je le vis rentrer, du tata mortuaire à sa maison, du sang sur les mains et sur la chemise. Il marchait vite, comme honteux. Derrière les volets, sa femme blanche anxieusement l’attendait.

Les funérailles continuaient. Alors que les frères de Ouanilo, chefs riches et puissants, s’apprêtaient à offrir de fastueux cadeaux aux mânes de leur père, Ouanilo comptait ses sous. Le jour de la présentation des pagnes sa honte éclaterait devant le pays réuni. L’aboyeur funèbre crierait pendant des heures le nom de ses frères, étalant leur géné-