Page:Londres - Terre d'ébène, 1929.djvu/239

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



Pointe-Noire ! Assez noire !

Un Portugais, un Pétruquet, comme disent les nègres, a construit là un petit kiosque, c’est l’hôtel, le restaurant, c’est tout ! C’est la tente des naufragés.

Un phonographe, les soirs, verse du « remontant » aux pensionnaires : commerçants attirés par la main-d’œuvre, chefs de chantier, tous écrasés par l’équateur et la solitude.

C’est la colonie au premier âge. Pointe-Noire n’existe encore qu’en espérance. Pointe-Noire aura cent mille habitants. Pointe-Noire débitera 3.000 mètres cubes d’eau par jour. Pointe-Noire possédera huit grues et pourra manipuler 150.000 tonnes par an. Pointe-Noire ne sera pas seulement le port du Congo, mais celui de l’Afrique centrale. Belges et Anglais seront forcés, par la loi du plus court, de passer par Pointe-Noire. Les trésors du Cap, ceux du Katanga déboucheront à Pointe-Noire pour gagner New-York en vitesse ! Espérons