Le capita[1] fait repartir le tout avec son manigolo[2].
Ce sont les captifs !
Eh ! oui ! les captifs !
L’esclavage, en Afrique, n’est aboli que dans les déclarations ministérielles d’Europe.
Angleterre, France, Italie, Espagne, Belgique, Portugal envoient leurs représentants à la tribune de leur Chambre. Ils disent : « L’esclavage est supprimé, nos lois en font foi. »
Officiellement, oui.
En fait, non !
Souvenez-vous ! De cela il n’y a pas huit mois, une dépêche de Londres annonçait dans les journaux français qu’en Sierra Leone l’Angleterre venait de libérer deux cent trente mille captifs.
Il y en avait donc ?
Il y en a toujours, y compris ces deux cent trente mille-là ! Il n’y a même que cela ! On les appelle : captifs de case. Ce terme n’est pas une expression, vestige du passé ; il désigne une réalité. En langage indigène, ils répondent au nom de ouoloso qui signifie : naître dans la case. Ils sont la propriété du chef, tout comme les vaches et