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CHAPITRE IV

bonheur flétri



L e lendemain matin, le soleil se leva radieux sur le petit village et sur le bassin des Mines, où les vaisseaux étaient encore à l’ancre. Depuis longtemps, tout était en mouvement, et les travaux de chaque jour avaient recommencé.

Bientôt arrivèrent des pays environnants, des fermes et des hameaux voisins, les paysans acadiens revêtus de leurs habits de fête. Les joyeux bonjours, les rires francs et enjoués de la jeunesse augmentaient encore le charme de cette belle matinée. Du fond des prairies, où l’on ne voyait pas d’autre chemin que le sillon tracé par les roues des lourds chariots, débouchaient de tous côtés des groupes qui se réunissaient et regagnaient la grand’route.

Tout bruit de travail cessa dans le village bien avant midi. Les rues regorgeaient de monde, et à toutes les portes étaient assis des groupes bruyants

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