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CHAPITRE III

espoirs fugitifs



P resque au bord d’une rivière, sous l’ombrage de chênes majestueux dont les branches étaient couvertes de gui et de mousse d’Espagne, s’élevait, cachée et silencieuse, la maison d’un pâtre. Un jardin planté de fleurs, dont l’air était embaumé, entourait cette demeure construite en bois de cyprès et dont les planches avaient été taillées et ajustées avec soin. Le toit, peu élevé et vaste, recouvrait une large vérandah appuyée sur d’élégantes colonnes, enguirlandées de vignes et de rosiers, où se jouaient les colibris et les abeilles, et qui entourait tout le corps de logis. Aux extrémités de la maison, parmi les fleurs du jardin, s’élevaient les pigeonniers, asiles de la tendresse et des amours fidèles.

À ce moment, tout était silencieux ; le soleil, près de se coucher, n’éclairait plus que la cime des arbres, et la maison, déjà plongée dans l’ombre, laissait échapper une légère colonne de fumée de sa che-

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