CHAPITRE IV
rêves évanouis
ien loin, du côté de l’occident, se trouve une
légion déserte où les sommets des montagnes
sont couverts de neiges éternelles. En
bas de leurs ravines abruptes et profondes, s’ouvre,
comme une barrière, une large gorge qui offre un
chemin pénible aux convois des émigrants. À l’est,
la rapide Nébraska serpente à travers les montagnes
de la Rivière-au-Vent, avant de se précipiter dans la
vallée des Eaux-Douces ; tandis que l’Orégon, le
Walleway et l’Owyhée coulent à l’ouest. Au sud,
d’innombrables torrents, pleins de sables et de
pierres, balayés par les vents du désert, descendent
de la Fontaine-Qui-Bout et des sierras espagnoles,
pour aller se perdre avec bruit dans le vaste Océan.
Entre ces torrents, s’étendent de magnifiques prairies
semées d’odorants massifs de rosiers et d’arbustes
aux fleurs écarlates.
Sur les bords de ces eaux bruyantes, où l’ours