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Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/115

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ÉVANGÉLINE

Où s’était arrêté le canot des proscrits ;
Mais il ne vogue point sous les rideaux fleuris
Que le palmier formait de son large feuillage ;
Il longe l’autre bord plus triste et plus sauvage.


Gabriel, le chasseur, sur sa rame courbe,
Ne vit point, à la rive, un canot dérobé
Sous les tissus de jonc et les branches de saule ;
Il ne vit point, non plus, la fraîche et blanche épaule
D’une vierge endormie à l’ombre des palmiers.
Le bruit des avirons, le chant des nautonniers
Ne réveillèrent point ceux qui dormaient, comme elle,
Sur la mousse des bois, sous le toit de dentelle
Que les rameaux touffus formaient au-dessus d’eux.
Le canot des chasseurs glissa sur les flots bleus
Comme, sur un jardin, l’ombre d’un haut nuage ;
Et quand il eut longé la courbe du rivage,