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ÉVANGÉLINE

Et l’océan plaintif vers ses rives brumeuses
S’avance en agitant ses vagues écumeuses.
Et de profonds soupirs s’élèvent de ses flots
Pour répondre, ô forêt, à tes tristes sanglots !

Vieille forêt, salut ! Mais tous ces cœurs candides
Qu’on voyait tressaillir comme les daims timides
Que le cor du chasseur a réveillés soudain.
Que sont-ils devenus ? Je les appelle en vain !…
Et le joli village avec ses toits de chaume ?
Et la petite église avec son léger dôme ?
Et l’heureux Acadien qui voyait ses beaux jours
Couler comme un ruisseau dont le paisible cours
Traverse des forêts qui le voilent d’ombrage,
Mais réfléchit aussi du ciel la pure image ?
Partout la solitude, aux foyers comme aux champs !
Plus de gais laboureurs ! la haine des méchants,