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ÉVANGÉLINE

C’était une Shawnée. Elle allait aux montagnes
Rejoindre ses parents et ses jeunes compagnes
Qu’elle avait dû quitter pour suivre son époux
À la chasse aux castors, aux ours, aux caribous,
Jusqu’aux lieux où l’hiver étend son aile blanche.
Mais elle avait vu, là, le féroce Camanche,
Enivré de fureur, du tomahawk armé,
Massacrer, sous ses yeux, son mari bien-aimé,
Un fier Visage-Pâle, un Canadien paisible.
Aucun des voyageurs ne parut insensible
Au récit de la femme, à son affliction ;
Ils lui dirent des mots de consolation,
Et la firent asseoir à leur table modeste
Quand la braise eut doré le chevreuil gras et leste.


Lassés du poids du jour et du poids des ennuis,
Quand le repas fut fait, que le voile des nuits