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Page:Longfellow - Évangéline (traduction Léon Pamphile LeMay), 1870.djvu/47

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ÉVANGÉLINE

« Elle accusa de vol, en face de la ville.
« Une pauvre orpheline, une pieuse fille.
« Qui depuis de longs jours la servait humblement.
« Le procès, pour la forme, eut lieu bien promptement,
« Et le juge pervers condamna la servante
« À mourir au gibet d’une mort infâmante.
« Autour de l’échafaud on vit les curieux,
« Pressés, impatients, inonder tous les lieux.
« La jeune fille vint, calme mais abattue,
« Subir son triste sort au pied de la statue.
« Le bourreau la saisit. Au moment solennel
« Où son cœur s’élevait vers le Juge Éternel,.
« Un orage mugit ; l’impitoyable foudre
« Ébranle la colonne et la réduit en poudre,
« Et la balance tombe avec un lourd fracas ;
« Or dans un des plateaux qui se brisent en bas
« On voit un nid brillant… c’était un nid de pie
« Dans lequel s’enlaçait avec coquetterie