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ÉVANGÉLINE

« Paysans, il me reste un devoir à remplir.
« Un pénible devoir ; mais dois-je donc faiblir ?
« Dois-je faire à regret ce que mon roi m’ordonne ?
« Je viens pour confisquer, au nom de la couronne,
« Vos maisons et vos biens avec tous vos troupeaux.
« Vous serez transportés à bord de nos vaisseaux,
« Sur un autre rivage où vous serez, j’espère,
« Un peuple obéissant généreux et prospère.
« Vous êtes prisonniers au nom du Souverain. »


En été quelquefois quand le soleil de juin,
Par l’ardeur de ses feux dessèche les prairies ;
Que les fleurs des jardins, que les feuilles flétries
Tombent, une par une, au pied de l’arbrisseau ;
Qu’on n’entend plus couler le limpide ruisseau ;
À l’horizon de flamme un point sombre, un nuage,
Portant dans son flanc noir le tonnerre et l’orage,