succès sous ce ciel propice, le rosier, l’œillet, l’héliotrope, la renoncule, le jasmin, le lilas, la violette, etc, etc ; la facilité de dériver des ruisseaux et de former des cascades et des bassins, tout concourrait admirablement à produire des chefs-d’œuvre dans ce genre. Mais le créole néglige ce précieux avantage ; il aime mieux endormir sa molle oisiveté sur un canapé pendant la vive chaleur du jour, que d’aller rêver à l’ombre des arbres, sur les rives fleuries d’un ruisseau qui susurre. Il n’y a près des habitations que de petits potagers ouverts de toutes parts, moins bien soignés que ceux de nos paysans, et où l’on ne trouve que quelques légumes et toujours du piment. Au Matouba, quartier situé dans les hauteurs, au pied de hautes montagnes, on voit pourtant quelques potagers moins négligés, mieux fournis, où l’on cultive même quelques légumes recherchés, tels que l’artichaut, l’asperge, le salsifis, d’où sortent même, quoiqu’en très-petite quantité, quelques fruits européens, des fraises, des cassis, des framboises, des pommes.
On ne cultive pas les arbres fruitiers, on n’a même pas toujours soin d’en faire planter dans le voisinage de son habitation. Si l’on en excepte le cocotier, le dattier, le palmier, l’oranger, on les laisse