reparaissaient pour céder à un autre vomissement qui bientôt avait lieu.
Mais pourquoi, dans la zone torride, les maladies ont-elles, chez les Européens, une marche rapide ? On dit ordinairement qu’ils ont le sang trop riche. Il me semble en apercevoir la raison dans la plus grande dilatation des humeurs occasionnées par la vive chaleur qu’on y ressent ; dans la plus grande rareté de l’air, qui fait que le sang se trouve moins oxygéné en passant par les poumons ; dans les miasmes délétères que la chaleur dégage et que tient en solution l’humidité de l’atmosphère. Les solides n’ont plus la même réaction sur les fluides ainsi dilatés. La plupart des molécules destinées à la nutrition ou au développement des organes ne sont plus soumises à l’action de la vie ; les émonctoires ne sont pas assez énergiques pour en débarrasser la machine humaine. N’obéissant plus qu’aux physiques et chimiques, elles fermentent et deviennent la source de toutes les maladies. Et ce qui arrive dans les zones tempérées par l’intempérance, devient dans ces climats l’effet des causes ci-dessus. Si l’homme était assez sage pour ne donner à la nature que ce qu’elle demande, on ne verrait certes point, ou du moins que très-peu de ces maladies qui dépeuplent le monde.