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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/281

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pas la plus légère vapeur. Pendant l’hivernage, leur état est inconstant comme celui du ciel ; il change d’une heure à l’autre. Tantôt de gros nuages orageux posent sur leurs cimes, tantôt elles en sont tout à fait environnées. Quelquefois il y pleut abondamment, d’autres fois elles sont entièrement découvertes, ou bien seulement de légers nuages blancs en dérobent, pendant quelques instants, les sommets à la vue. Mais, pendant la saison des pluies, elles sont presque toujours cachées dans de gros nuages grisâtres. Si elles se laissent apercevoir, ce n’est qu’à de courts intervalles ; et souvent, pendant des semaines entières, l’œil les chercherait en vain.

Rien n’est moins rare que de voir des trombes marines dans le canal des Saintes, pendant les mois de janvier, de février et de mars. J’en ai vu dix dans la seule journée du 26 janvier 1822. J’étais alors aux Trois-Rivières, chez M. de Gondrecourt, dont l’habitation domine entièrement le canal. Je les examinai avec une bonne lunette. Tout le monde sait qu’une trombe présente un cône renversé, dont la base tient au nuage et dont le sommet est tourné vers la terre. Mais je cherchais à voir ce qui n’est pas toujours visible, le prolongement du sommet jusqu’à la surface de la mer.