Aller au contenu

Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/302

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 290 —

vons pu nous procurer que des renseignements épars qui, par leur authenticité, suffiront cependant pour pénétrer d’un sentiment pénible et profond, et présenter d’une manière parlante l’état des habitants, plongés plus que jamais dans la gêne et dans l’impossibilité de se relever et d’acquitter de sitôt leurs créances.

» Les pluies, dans la nuit du 14 au 15 courant (octobre), ont été si abondantes qu’elles ont transformé en torrents les ruisseaux et les rivières de l’île, qui se sont élevés à vingt et trente pieds au-dessus de leur niveau, ont changé leur cours, et, dans leur impétuosité, ont occasionné l’éboulement de masses prodigieuses qui ont couvert ou ravagé les plantations en emportant les bâtiments, nègres et bestiaux. Presque partout les chemins sont encombrés d’arbres, de débris, et sont devenus impraticables. Les chaudières du volcan de la Soufrière ont été obstruées par l’éboulement des terres et ont fait craindre quelque explosion ; mais, par l’action seule de leur fermentation, elles se sont dégagées. Les habitations de MM. Peter Muter, François Cénac, Dugard Turgis, Zenou Leverrier, Cléret, Mme Desruisseaux, ne présentent plus que des amas de décombres, de sable et