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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/345

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La petite rivière aux Herbes, dont les eaux, en temps ordinaire, couvrent à peine les roches qui en garnissent le fond, a débordé de cinq pieds au-dessus du pont, dont l’élévation était immense pour une si faible rivière. Cette dernière est devenue en quelques minutes un torrent impétueux qui a entraîné à la mer le beau corps de garde en maçonnerie, ainsi que toutes les maisons voisines du pont, avec leurs malheureux habitants, maîtres et domestiques.

» Les quartiers de Bouillante, les habitants de Saint-Louis, Mathouba, les Palmistes, les Trois-Rivières, la Capes-Terre et la Goyave sont presque entièrement dévastés : maisons principales, bâtiments d’exploitation et cases de nègres, tout est renversé. Il n’y a plus sur pied ni cannes ni café. Toutes les plantations ont été arrachées ou brisées ; grand nombre de nègres ont été tués, et la plupart des bestiaux ont péri. La destruction est générale dans ces malheureux quartiers.

» Le surlendemain de l’horrible catastrophe de la Basse-Terre, où je me trouvais alors, la mer est devenue bien moins agitée. Impatient de connaître le sort de nos parents et amis de Sainte-Rose, où je croyais que l’ouragan avait exercé les mêmes