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chaux, offrent une grande solidité ; mais ces constructions ne résistent guère à une forte secousse de tremblement de terre ; les maisons de bois offrent donc un asile beaucoup plus sûr contre les tremblements de terre et les ouragans ; les maisons dans la campagne n’ont que le rez-de-chaussée, parce qu’étant plus isolées et plus élevées, elles sont beaucoup plus exposées à l’action destructive des deux causes dont je viens de parler.

Sur chaque habitation il y a ordinairement une case à ouragan ; elle est située à peu de distance de la maison de maître ; elle est petite, très-basse, abritée autant qu’il se peut du vent d’est, ou présentant un angle à ce point ; elle est construite en pierre ou en bois ; dans le premier cas, les murailles ont une épaisseur double ou triple de celles des maisons ; dans le second, les jambes de force, les poteaux sont multipliés à l’infini ; elle est couverte en tuiles jointes par du mortier, ou en essente ; sur cette première couverture en repose une autre de feuilles de canne à sucre, sèches et solidement fixées avec de fortes perches ; cette case n’a qu’une ouverture, et cette ouverture est à l’ouest, parce que c’est ordinairement à ce point que les ouragans expirent ; c’est dans cette case que les blancs et quelques noirs privilégiés se retirent durant la