Ma conduite, sire, a été celle d’une femme qui aime.
Puisque vous voilà tous mariés, jouissez de votre jeunesse ; pour ma part, je m’aperçois, quoique un peu tard, que les soucis d’amour ne conviennent pas à mon âge.
Ah seigneur comte !
Eh bien ?
Vous êtes le galant meunier qui courtisait une femme tandis qu’il en aimait une autre ?
Oui, pardieu !
Bien vrai ?
Je l’ai juré.
Baste ! il se moque de moi.
À compter d’aujourd’hui, les meuniers peuvent se tenir pour chevaliers.
Que je trouve à manger tout mon soûl quand je descendrai de cheval ; ce sera là, selon moi, la parfaite chevalerie.
Je te donne une rente.
Bien vrai ?
Je l’ai juré.
Maintenant, Celia, il m’est permis de vous aimer.
Je suis à vous pour jamais.
Bien vrai ?
Je l’ai juré.
Allons faire la noce.
Et puisque le malheur a cessé de me poursuivre, illustre assemblée, ici finit la comédie du Moulin.