et de beignets ; que tous les étrangers y sont traités et régalés comme s’ils revenaient d’Italie, de Flandre ou de Maroc ; enfin que c’est un sac où la fortune réunit pêle-mêle toutes les pièces de l’échiquier, les noires et les blanches. Partons au plus tôt.
Adieu, mon père. Donnez-moi votre bénédiction.
Mon fils, tu as du bon sens et de l’esprit. Parle au roi comme il convient.
Ah ! soyez tranquille, je n’aurai pas peur devant lui pour redemander Elvire. — Allons, partons.
Adieu, Sanche.
Adieu, mon père. — Adieu, adieu, Elvire !
Adieu, adieu, mes petits cochons !
Scène III.
Je ne pourrai donc venir à bout de cette beauté rebelle !
Tello, ne vous obstinez pas ainsi. Ne voyez-vous pas qu’elle ne cesse de pleurer ? Ne comprenez-vous pas que, — la retenant en quelque sorte prisonnière dans cette tour, — alors même qu’elle vous aimerait, vous ne pourriez, par ce traitement, que vous attirer sa haine ? Vous êtes sans égard pour elle, et vous voudriez qu’elle vous fût favorable ! Vous ne lui montrez que de la rigueur, et vous voulez qu’elle vous écoute !
N’est-ce pas pour moi un malheur et une honte !… me voir rebuté, méprisé, moi qui suis dans cette contrée le plus puissant, le plus riche, le plus généreux !
Eh ! mon Dieu ! oubliez-la, — oubliez cette fille et votre fol amour.
Ah ! Feliciana, il vous est bien aisé de parler, à vous qui ne connaissez pas l’empire de cette passion.
Attendez jusqu’à demain. Je la verrai, je lui parlerai, je tâcherai de l’adoucir.