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Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 1.djvu/294

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Le Roi.

Holà ! gentilhomme, écoutez.

Celio.

Que me voulez-vous ?

Le Roi.

Avertissez don Tello que je suis venu de la Castille, et que je veux lui parler.

Celio.

Et qui dirai-je qui m’envoie ?

Le Roi.

Moi.

Celio.

Vous n’avez pas d’autre nom ?

Le Roi.

Pas d’autre.

Celio, à part.

Moi, — tout court, et cette taille imposante ! (Haut). Puisque vous le désirez ainsi, je vais dire à monseigneur que Moi est à sa porte.

Il sort.
Enrique.

Le voilà parti.

Le Comte.

Je crains que don Tello ne fasse quelque fâcheuse réponse. Vous eussiez mieux fait de vous déclarer.

Le Roi.

Non, il me devinera. Sa conscience effrayée lui dira que je suis le seul qui puisse ici m’appeler Moi.


Entre CELIO.
Celio.

J’ai dit votre nom à don Tello, mon seigneur, et il m’a répondu que vous pouviez repartir ; qu’à peine il pourrait lui-même s’appeler ainsi dans ce château où il est le maître, et que par les lois divines et humaines, il n’existe d’autre Moi que Dieu dans le ciel et le roi sur la terre.

Le Roi.

Eh bien, dites-lui que je suis un alcade du palais.

Celio.

Je vais l’en informer.

Le Roi.

Allez au plus vite.

Celio sort.
Le Comte.

L’écuyer avait l’air troublé.

Enrique.

C’est ce nouveau titre qui a produit cette impression.