ses jardins, laissez l’ambre et les fleurs, et montez à cheval, prenez la lance. Songez-y, déjà Grenade ouvre ses portes, et lorsque les grenades s’entr’ouvrent, c’est signe qu’elles sont mûres[1]. Le roi Ferdinand a juré que d’ici à trois jours il aurait placé un si beau fruit sur sa table royale[2].
Hélas ! quel malheur est le mien ! — Crois-tu, Zélin, que je puisse défendre la ville ?
Il est bien tard, et ce sera difficile. Le roi Ferdinand a juré d’y entrer de vive force et de la saccager.
Si je me rendais ?
Le roi Ferdinand vous imposera de dures conditions.
Ah ! Zélin, je suis perdu. J’ai besoin de tes conseils, ne me les refuse pas. — Il faut, Dalifa, que je m’occupe de ton salut et du mien.
Je mets ma confiance dans Allah !
Il est mon seul espoir. — Aujourd’hui même Zélin ira trouver de ma part ce grand capitaine.
Eh quoi ! vous vous rendez déjà ?
Ai-je donc quelque autre ressource ?
Scène III.
Je n’ai jamais vu un homme aussi plaisant. — (À Colomb.) D’où êtes-vous, l’ami ?
Nobles ducs des deux Médinas, généreux descendants des Guzmans et des Cerdas, daignez seulement me prêter un moment d’at-