Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 1.djvu/367

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Entrent DEUX CAVALIERS.
Premier Cavalier.

Dona Calandria[1] est une jeune personne charmante.

Deuxième Cavalier.

Est-ce qu’elle joue dans la pièce ?

Premier Cavalier.

Ouï, certes, et d’une façon merveilleuse.

Le Docteur, à part.

Je crains que ces jeunes gens ne fassent quelque bévue.


Entrent DON PÈDRE et DON JUAN.
Don Juan.

Seigneur docteur Oregano, puissiez-vous vivre mille années libre de soins et de perfidies !

Le Docteur.

Au nom du ciel, ne m’en souhaitez pas tant. Soyez les bienvenus, mes chers voisins.


Entrent DEUX AUTRES CAVALIERS.
Troisième Cavalier.

Que le ciel accorde au seigneur docteur mille jours comme celui-ci !

Le Docteur.

Vous me comblez, et je suis confus de tant de courtoisie. — Daignez vous asseoir. Doña Stéphanie, voici pour vous une place. — Ici, don Juan, et vous don Pèdre. — Ici, noble seigneur don Cosme.

Don Pèdre.

Sur ma foi ! la compagnie est brillante.


Entrent L’APOTHICAIRE et SA FEMME.
Don Juan.

Il faut que ces diables d’apothicaires se fourrent partout !

Don Pèdre.

Et celui-là ne vient jamais sans sa femme, madame Purge.

Don Juan.

C’est l’usage.

Le Docteur.

Vous venez bien tard, seigneur Quevedo ?

L’Apothicaire.

J’étais fort occupé. J’avais à faire plusieurs préparations.

Le Docteur, au domestique.

Allons, dis que l’on commence si l’on est prêt.

La Femme de l’apothicaire.

L’assemblée est complète, sauf qu’il n’y a point de parterre[2].

  1. Calandria, calandre, espèce d’alouette.
  2. Mot à mot : « Là où il n’y a pas de gens debout, il n’y a pas d’assemblée. » Parce