C’est juste ; pas de billet. Mais je crois que vous devriez faire à Marcèle un cadeau des bijoux que Dorothée vous a renvoyés. Et si celle-ci vient à les voir, elle enragera.
Elle les verra ; car elles se rencontrent à l’église les jours de fête.
Voilà, seigneur, une belle vengeance.
Ce soir vous viendrez tous deux avec moi ; et afin que les choses aillent plus vite, je la comble de cadeaux.
Alors vous serez bientôt vengé.
Quant à moi, toujours prêt à vous servir ; et si Marcèle vous plaît, que la Belle aux yeux d’or s’en aille à tous les diables !
Scène III.
Où est mon frère ?
Il ne se porte pas bien. Depuis hier au soir il est dans un abattement qui le rend insensible à tout.
Henri, dans l’abattement !
C’est l’ouvrage d’une belle dame, très-honorable et très-noble.
Grand maître, l’amour est bien puissant. Que de chagrins il a causés ! combien de malheureux il a fait périr !… Cette femme est-elle en Castille ?
C’est elle que vous avez vue la nuit, chez elle…
Quoi ! en deux jours elle s’est emparée à ce point du cœur de l’infant ?
Oui, sire.
Vous viendrez tous deux avec moi cette nuit chez cette dame. Je veux, par mes présents, réduire cette beauté farouche, et rendre le repos à Henri.