Vous avez joué là un jeu hardi.
C’est un profit assuré.
Peut-être.
Je n’en doute pas. Et quel plaisir vaut celui de tromper ainsi un homme ?
Puis-je entrer ?
Certainement.
J’amène un hôte souper chez vous.
Que votre grâce, madame, me tienne pour son serviteur.
Soyez le bienvenu, seigneur. (Bas, au capitaine.) Est-il d’Espagne ?
Il en arrive à l’instant.
Est-il cavalier ?
Cela se voit de reste.
Et son nom ?
Don Juan de Lara.
Quel joli homme !
Charmant.
J’ai quitté l’Espagne, il y a un mois, et je suis arrivé en Sicile dans le jour le plus fortuné de ma vie, puisque je contemple votre beauté.
Je vous remercie du compliment. Dans quel but venez-vous ?
Je viens servir le roi, n’ayant que la faible pension que me font un père et une mère avares, jusqu’à ce qu’ils daignent mourir.
Que Dieu les appelle à lui au plus tôt !