tendrir par les larmes du crocodile, et il m’a dévoré pour récompense ! Ô ciel puissant ! considérez ma confiance et son artifice ; considérez que je retourne en mon pays plein d’amour et sans argent ; et vengez-moi de l’hameçon de cette femme !
Adieu, Sicile ! adieu, île d’embûches ! adieu, port de Palerme où se réfugient les pirates !… Adieu, Phénice ! adieu, chat délié ! adieu, vilain matou dont les ruses doivent servir d’enseignement à la jeunesse ! Puisse le ciel permettre qu’avant un mois d’ici ta peau serve de fourrure à un vieil avare libertin[1] !
ACTE TROISIÈME.
Scène I.
Eh bien, Bernardo, que signifie cet air de tristesse ?
Je suis malade.
Qu’avez-vous ?
Je ne sais.
Comment ! je ne sais ?
Oui, je ne sais quel est mon mal.
Peut-être que la terre ne vous convient pas ?
Non, c’est le ciel qui m’éprouve. Ah ! de quelle cruelle douleur il m’accable ! de quel feu dévorant il embrase mon sein ! Ah ! Jésus ! j’en mourrai. — Tâtez-moi le pouls, je vous prie.
Voyons un peu cela.
Si vous avez assez d’amitié pour moi, veuillez appliquer votre autre main sur mon front.
- ↑ Ce couplet et le précédent, que nous avons été forcé d’abréger, forment chacun un sonnet dans l’original.