Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/366

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méthode individuelle, bien que l’instituteur déclare suivre l’enseignement simultané.

Ardennes. — Je n’ai trouvé qu’entre les mains d’une douzaine d’élèves dans tout le canton, le nouvel alphabet de l’Université. Comme il est nécessaire que tous les élèves d’une même classe aient le même livre, les maîtres n’ont pu, dans la plupart des écoles, mettre en œuvre ceux qui leur avaient été envoyés par l’Académie, parce qu’ils n’en ont pas trouvé de pareils chez les libraires, ou parce que les parents n’ont pas voulu ou n’ont pas pu en acheter.

Aube ; arr. de Troyes. — Le refus des parents d’acheter les livres nécessaires est préjudiciable, en ce que, dans beaucoup d’écoles, l’enseignement reste en partie individuel, faute de livres uniformes.

Aude ; arr. de Narbonne, cant. de Durban. — L’enseignement simultané ne peut pas être mis en usage, faute de livres nécessaires et en nombre suffisant ; les parents des élèves se refusent d’en faire l’acquisition.

Aveyron, arr. et cant. de Millau. — Chaque élève qui commence à lire, apporte à son maître le livre qu’il a pu se procurer ; de là, nécessairement, l’enseignement individuel, qui fait perdre tant de temps et au maître et à l’élève.

Côte-d’Or ; arr. et cant. de Châtillon-sur-Seine. — Ainsi nulle part des livres uniformes, nulle part on ne voit les enfants divisés par classes ou par sections ; ils apportent indistinctement à l’école les livres qu’il plaît à leurs parents de leur donner.

Gard ; arr. de Vigan. — Les écoles existent déjà en grand nombre dans ces cantons ; mais l’état de l’enseignement y est encore généralement bien peu satisfaisant. La méthode individuelle si défavorable aux progrès des élèves est encore en usage dans la plupart de ces écoles. Plusieurs causes s’opposent encore à l’introduction de la méthode simultanée. D’abord, tous les instituteurs ne comprennent pas la nouvelle méthode, ou du moins ne sont pas assez convaincus des avantages qu’elle présente ; en outre, les parents des élèves se refusent souvent à acheter les livres désignés par les maîtres, et se contentent de leur donner le premier livre qu’ils trouvent sous la main ; de là, le défaut de l’uniformité qui ne permet plus d’autre enseignement que l’enseignement individuel.

Gironde ; arr. et cant. de Lesparre. — On se sert presque partout de la méthode individuelle, et il serait bien difficile d’en adopter une autre, vu le peu d’uniformité dans les livres. Chaque père donne à son fils le livre dont il est pourvu lui-même, et rien ne pourrait le décider à faire la dépense d’un nouvel ouvrage.

Isère ; arr. et cant. de Saint-Marcellin. — Tullins. La faiblesse de l’enseignement dans cette commune tient principalement à l’indifférence des patents pour l’instruction. C’est au point qu’ils refusent d’acheter à