Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/387

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d’efforts d’intelligence que la lecture ; car l’esprit, lorsque l’éducation de la réflexion n’est pas faite, se plie, par-dessus tout, à des tracés matériels et sensibles.

Vendée ; arr. de Bourbon-Vendée. — L’écriture est faible, ou même mauvaise, dans le plus grand nombre des écoles, ce qui tient à un singulier préjugé des paysans. Ils regardent comme peu capable l’instituteur qui ne donne pas à ses élèves des exemples de sa propre main, et qui emploie des exemples gravées.

Charente-Inférieure ; arr. de Saint-Jean-d’Angély, cant. de Malta. — Pour ce qui est du calcul, on ne trouve, pour la plupart du temps, aucun raisonnement, et le grand défaut de n’exercer les enfants que la plume à la main. Plusieurs, cependant, ont compris que la partie pratique du calcul (calcul de tête) est une étude très-importante. Deux ou trois instituteurs seulement donnent aux enfants de petits problèmes à résoudre, sans les écrire, et se rapportant à la profession des parents. Pour ce qui est de la langue maternelle, l’ancienne épellation est toujours usitée. Les élèves croient, ainsi que plusieurs des maîtres, que lire vite, c’est bien lire. Il ne faut pas oublier de dire que, d’ordinaire, dans une classe de cinquante élèves, trente écrivent en gros, ou en fin, mais toujours à main posée. On ne s’occupe, pour ainsi dire pas, de leur donner une écriture courante bien lisible, et qui, en remplissant le vœu des parents, leur serait plus tard du plus grand avantage. Dans plusieurs écoles, vous voyez des exemples, ou mal choisies, ou écrites à la hâte, ou mal orthographiées.

Haute-Marne ; arr. de Langres, cant. de Varennes. — Vous verrez, M. le recteur, qu’il y a deux, trois, quelquefois quatre prix dans la même école, pour la rétribution mensuelle. Dans mon opinion, c’est une faute ; c’est laisser aux familles un prétexte de différer le moment où l’on pourrait faire écrire les enfants, pour épargner quelques sous ; on remet la chose à une autre année, et les enfants grandissent sans rien savoir.

Meurthe ; arr. de Lunéville, cant. de Blamont. — Dans presque toutes les communes rurales, les parents ne veulent pas que leurs enfants apprennent d’abord à écrire et à chiffrer, parce que la rétribution est de 4 ou 5 sous de plus par hiver, pour la classe de ceux qui écrivent, et encore parce qu’il faudrait user des plumes et du papier.

Moselle ; arr. de Metz, cant. de Vigy. — Il y a ordinairement deux prix, un pour ceux qui n’écrivent pas, un autre plus fort pour