Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/390

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Ardennes ; arr. de Rocroy, cant. de Rumigny. — L’arithmétique surtout est mal enseignée.

Jubé ; arr. de Troyes. — Partout la routine préside à l’enseignement du calcul.

Aube ; arr. de Troyes. — La routine, et le défaut absolu de raisonnement pour l’enseignement du calcul, m’ont paru un des vices les plus généralement répandus dans les écoles. Les maîtres ne comprennent pas même l’avantage d’une démonstration. Quant aux enfants, même les plus avancés, ils ne savent pas pourquoi, dans tel cas donné, il faut faire une multiplication plutôt qu’une division ; si on insiste un peu, on les fera diviser, quand eux-mêmes ont reconnu qu’il faut multiplier ; si on ne leur pose pas la règle, ils ne savent comment opérer : bien des maîtres en sont là ; toute leur arithmétique se réduit à chiffrer.

Gers ; arr. d’Auch. — La connaissance de la grammaire, de l’orthographe et du calcul est à peu près nulle.

Loir-et-Cher ; arr. de Blois. — Le calcul est enseigné au moyen d’une routine d’opérations qui sont plutôt indiquées qu’expliquées, et sans aucune démonstration théorique. Presque généralement, la grammaire, l’orthographe, les premières notions de géographie et d’histoire ne font point partie de l’enseignement.

Lot-et-Garonne ; arr. de Marmande, cant. de Mas-d’Agenais. — En général, l’enseignement du calcul est mauvais ; il n’y a point de méthode. Une routine aveugle les conduit ; c’est toujours une série d’exemples pris au hasard dans des nombres complexes. Les élèves ne connaissent ni les noms ni les valeurs des nouvelles mesures.

Haute-Marne ; arr. de Chaumont, cant. de Suzennecourt. — L’instruction primaire, dans ce canton, tend vers l’amélioration ; l’utilité paraît en être bien sentie, du moins par les autorités locales. Dans un grand nombre de communes, j’ai trouvé en construction, ou entièrement achevés, des locaux vastes, salubres, bien distribués, pour les écoles et le logement des instituteurs. Partout l’impulsion est donnée ; il y a très-peu de villages stationnaires ; la plupart tendent vers une progression qui promet à la civilisation des campagnes de salutaires effets. Ce qui en général m’a paru occuper le plus les écoles, c’est l’écriture, ensuite la lecture et l’orthographe. L’instruction religieuse n’est pas négligée, mais le calcul n’est peut-être pas assez soigné. J’ai trouvé peu d’enfants qui sussent lire couramment un nombre de plusieurs chiffres, et encore moins l’écrire sous la dictée, et néanmoins ces enfants pratiquaient passablement les quatre premières règles sur les nombres entiers.

Mayenne ; arr. de Château-Gonthier. — Les résultats de leurs efforts, que m’ont offerts MM. les instituteurs primaires (hors ville), sont loin d’être satisfaisants. Lire passablement, écrire assez mal et sans orthographe, chiffrer plus mal encore (addition, soustraction et rarement multiplication, division et quelques règles de trois) sans prin-