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Page:Loranger - Les atmosphères.djvu/28

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La chaloupe laissa le bord, et quand elle eut atteint le plein chenal, elle se mit à descendre lentement entre les deux rives.

Les coups de rames laissaient sur l’eau des arabesques, et derrière, il y avait un grand V sur la rivière.

Au bout de quelques instants, il n’y eut plus d’arabesques, et les deux lignes du grand V se collèrent aux rives.

L’homme sentit de nouveau le frisson des filets d’eau froide dans ses os creux.

Au haut de la berge, dans le lointain, les bras d’un moulin battaient l’air, et il fixa son attention sur le retournement, et l’envie lui vint de vomir.

La chaloupe était en travers du chenal. Le soleil fichait dans l’eau de grands glaçons de lumière où passaient des petits points brillants.

La chaloupe se pencha lentement d’un côté, puis elle se releva brusquement. Avec un bruit sourd, une

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