Page:Loranger - Les atmosphères.djvu/43

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La poussière, comme de la neige, gardait les vestiges de l’homme. Les pas enregistraient à la route la décision qu’il avait de s’éloigner.

Ce village, il ne l’avait pas voulu, il n’en avait pas fait son but. Il s’était tout simplement trouvé inévitable à la route, et il l’avait traversé avec la route.

Aucune intention d’exploitation ne lui en était venue, quoiqu’il fît étalage de richesses et de pleine confiance. Il ne lui avait demandé que la victuaille qu’il faut pour atteindre à un autre village.

Somme toute, une aumône, en ce cas, c’était, croyait-il, une récompense due à son honnêteté, étant donnée la facilité que l’on sait à un vagabond de voler.

Aussi, quand il fut de nouveau sur la route, l’homme se jura-t-il de ne plus être dupe de l’appréciation que peut avoir le villageois des bonnes intentions.

Son désenchantement justifiait de la résolution qui lui vint de commettre un vol au village suivant, et il y allait.

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