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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/112

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ler jusqu’à l’aube… et je me réveillai à dix heures du matin, déshabillé et couché dans mon lit ; debout, à mon chevet, le garçon de ferme, attaché comme valet de chambre à ma personne dans cette étrange maison de garde, attendait mes ordres respectueusement coi.

— Quelle heure est-il donc ? Ce fut là mon premier cri.

— Mais dix heures et demie.

— Dix heures et demie ! Alors les autres chassent :

— Oh ! depuis sept heures, monsieur peut entendre d’ici les coups de fusil !

— Comment et vous m’avez laissé dormir.

— Oh ! monsieur sommeillait si bien ; monsieur avait l’air si fatigué et si heureux de dormir, monsieur était si pâle, ma foi, je n’ai pas osé réveillé monsieur, je l’ai laissé dormir. Voici le chocolat de monsieur.

Et d’un geste gauche le gars me désignait 1e plateau posé sur ma table de nuit.

Évidemment j’avais rêvé ; cependant un doute