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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/149

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près de la beauté et l’à-peu-près de l’amour, que je ne relevais pas le mot : un grand silence tombait entre nous deux, un silence coupé d’airs de danse et de retentissantes sonorités de cuivre, et, le front bas sous nos gibus repoussés en arrière, nous nous étions remis à taquiner avec le bout de nos cannes la pointe exagérée de nos escarpins de soirée, offrant aux gens le réjouissant aspect de deux qui s’embêtent à mort, quand d’un bond Inotey était debout, enfilait brusquement le couloir des loges de droite et disparaissait dans la foule. Je m’étais levé, moi aussi, et, rajustant mon chapeau sur la tête, me mettais en devoir de le suivre. Tout à coup, un bras se glissait sous le mien et « Me voilà, viens, par ici, suis-moi, » murmurait la voix d’Inotey, Inotey lui-même qui, soudainement surgi à mes côtés, revenu je ne sais comment et de je ne sais où, m’emmenait dans la direction des loges de droite, dans le couloir où je venais de le voir disparaître à la minute même, et m’y entraînait à son tour.

–Ah ça ! qu’est-ce qui te prend ? M’expliqueras-tu ?