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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/151

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— Elle… j’espère bien que non… Je ne saurais rien alors… Nous tournions bien le dos à l’escalier, n’est-ce pas ? les gens qui montaient ne pouvaient nous voir, nous reconnaître, non, n’est-ce pas… Réponds-moi donc… d’ailleurs est-ce elle ? Je n’en sais rien encore… pourtant cette démarche, cette tournure… Oh ! j’en aurai le cœur net.

Il parlait comme en rêve, pour lui seul : un véritable talent sur le monologue que je ne lui connaissais pas.

— Elle est seule, cette femme ?

— Seule, oui… c’est-à-dire avec une femme de chambre.

— Une femme du monde, alors : Francillon !

Inotey eut un geste vague, il ne savait pas : je ne pu rien tirer de son étrange préoccupation tout à coup, son bras se raidissait sous le mien, la porte d’une des loges surveillées, de la loge 34, venait de s’entr’ouvrir ; tout en l’observant du coin de l’œil, Inotey avait brusquement tourné le dos, et je le vis qui d’une main fébrile, à tâtons, tirait de sa poche un faux nez et l’ajustait sur son visage, un affreux nez à œillère et moustaches, un de ces