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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/167

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pectes ! son vice Fa reprise, mais elle se défend encore jusqu’au moment où, mordue par quelque hideux caprice, elle revient s’échouer, morne épave de luxure, dans son banal et louche vomissement.

— Très beau morceau de littérature ! et cette intéressante nécrosée se nomme…

— Oh ! cela, je serais bien embarrassé de te le dire, et pour la meilleure des raisons… Si je t’avouais que je l’ai vue cette nuit pour la troisième fois de ma vie, et que je lui parlais pour la seconde fois hier. Est-elle du monde, comme je le crois, je n’en sais rien moi-même ? En tout cas elle n’a rien d’une femme galante, et d’ailleurs, si elle appartenait de loin ou de près au monde où l’on s’amuse, j’aurais quelque donnée sur elle : dans ce monde-là une beauté comme la sienne (car elle est délicieuse) ne saurait passer inaperçue. Elle doit être riche, elle solde généreusement ses fantaisies d’une heure… ou d’une nuit, mais ce qu’elle est surtout, et cela aveuglement, c’est passionnée et hardie ; car c’est plus que sa réputation, mais sa propre vie qu’elle risque et met en jeu