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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/184

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lait-elle balbutier et, défaillante, les yeux désespérément fixes sur mes yeux, elle faisait un pus pour sortir. C’était elle.

Je la poussai doucement dehors.

— Madame, continuai-je en marchant cette fois a ses côtés, Auguste Lebarroil est depuis huit jours en cellule à Mazas ; il est prévenu de vol et d’assassinat sur une vieille femme, trouvée égorgée le cinq février au matin, dans un garni de la rue Croix-Nivert ; le crime aurait eu lieu dans la nuit du quatre. Cette nuit, Auguste Lebarroil l’a passée à l’hôtel du Plat-d’Étain, rue du Commerce, avec une personne que vous connaissez, Madame : la plus grave présomption relevée sur Lebarroil est une somme de deux cent cinquante francs trouvée sur lui le jour de son arrestation, le surlendemain du crime. Cette somme, vous savez, Madame, qui la lui a donnée ? Votre seule déclaration peut sauver cet homme, il y va pour lui du bagne, sinon de la guillotine ; à vous, Madame, d’en décider ; je suis à vos ordres.

— Mais, monsieur, je ne sais… pas, je ne peux pas…

— Veuillez remarquer, Madame, que je ne sais