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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/212

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lence, Sarlys plaquait au piano une série d’étranges et très poignants accords et, sur un accompagnement sourd et grondant comme un lointain orage, la comtesse de Mercœur, toute droite et toute pâle, attaquait d’une voix de contralto calme, posée, superbe

Debout dans la clarté fulgurante des cimes,
Le fier chasseur Éros, le meurtrier des cœurs,
Resplendit, flamme pure, au-dessus des abimes
Et lance autour de lui ses traits sûrs et vainqueurs.

— Fixez maintenant Barythine, Sarlys et sa sœur, et surtout regardez bien leurs lèvres. »

Les yeux fixes, dardés sur ceux du musicien, posté droit devant elle, la comtesse reprenait

Le trait sonne à travers l’immensité sublime,
Et sous l’éclat du ciel implacable et moqueur
Une goutte de sang, rouge étoile du crime,
Tombe aux pieds nus d’Éros, large comme une fleur.

« Oh, faisais-je en étreignant à le faire crier le bras droit de Forbster ! j’étais épouvanté de ce que je venais de voir… La romance d’Éros s’achevait sur les trois derniers vers :