princier, mais aux portants de carton d’une coulisse de théâtre et là, sous un jet aveuglant de lumière électrique, devant une Vérone en toile peinte, roucoulant avec des gémissements de tourterelle blessée :
Non ce n’est pas le jour, ce n’est pas l’alouette !
C’est le doux rossignol, messager des amours !
Et le duo était toujours bissé au milieu des hourras enfiévrés de la salle.
Et après le triomphe de Juliette, ça avait été le triomphe de Marguerite, puis le triomphe d’Ophélie, ce rôle d’Ophélie qu’elle avait créé et dans lequel elle était restée classique, inoubliable,
Hamlet est mon époux et je suis Ophélie
toute blanche et déjà enlinceulée de fleurs
au milieu de ce joli décor de la forêt de bouleaux,
puis elle avait été la Reine de la Nuit de
la Flûte enchantée, et la Martha de l’œuvre de
de Flotow, la fiancée du Tannhauser, Elsa dans
Lohengrin, toutes les héroïnes blondes qu’elle
avait personnifiées, évoquées et fait vivre avec le
cristal de sa voix de soprano et la candeur de son