Page:Lorrain - Buveurs d’âmes, 1893.djvu/17

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moi-même il y a dix mois », et il étouffait entre ses dents un oh ! la rosse, qui arrivait néanmoins jusqu’à moi.

— Et que dirai-je à la personne que tu traites si bien, insistais-je une dernière fois, Ealsie attend toujours la réponse on bas.

— Vous lui direz… Et il balbutiait, de nouveau retombé dans son trouble il me disait vous maintenant. Elle est descendue au Grand-Hôtel, dites-vous, eh bien… demain, au Grand-Hôtel. Voyons, trois heures, c’est de trop bonne heure… mettons quatre heures et demie. Mais pas aujourd’hui, ça me serait impossible ; pas ce soir, mais demain, au Grand-Hôtel, quatre heures et demie, mais promets-moi d’être là, Jean.

— Et toi, y seras-tu ?

— Sans faute, n’as-tu pas ma parole. » Et il éteignait entre ses cils un équivoque éclair de joie dont s’alarmait ma défiance, aussi jugeai-je bon, en prenant congé, d’appuyer cérémonieusement sur cette phrase d’adieu :

— Vous vous rendez compte, Serge, que je suis absolument responsable vis-à-vis de Ealsie de la dignité de cette entrevue. Assurez-moi bien que vous ne m’en voulez pas de ma démarche.