Page:Lorrain - Buveurs d’âmes, 1893.djvu/193

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le rasoir et lui coupera la gorge, à votre femme, votre client à trois louis, et ce sera pour vous une sale affaire.

— Nom d’un nom, supprimer Mélie et me faire envoyer à lostau, moi, Drien de la Maub’, ça ne serait pas à faire. J’y cours, messieurs, d’autant plus qu’il y met le temps, ce soir le vieux client ; Mélie ne rapplique pas. Pourvu qu’il ne lui ait pas pris de sales lubies, ce soir, à mon rupin. Vous m’avez gelé le sang, parole ! avec vos histoires ; excuse à la soce, j’y vais, j’y cours, moi, c’est mon pain.

Là-dessus, Drien, un peu ému, se faufilait entre les tables et gagnait la porte. Nous nous levions et Sternef soldait le saladier sur cette boutade : « Quel beau conte à dédier à Brunetière, qui te reproche de fréquenter les assommoirs. »