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II

— Alors, c’est bien fini, Marthon ?

À quoi l’interpellée se soulevant à demi du rocking-chair, où elle s’alanguissait toute blanche de la tête aux pieds, blanche de chair et blanche de vêtements avec à la ceinture un bouquet de roses blanches, avait un joli geste d’insouciance et de vatout, mais, comme néanmoins elle se taisait, les lèvres entr’ouvertes dans la moue d’un sourire vague, celle qui l’interrogeait assise en face d’elle, les genoux presque dans ses genoux, examinait longuement ses yeux d’un violet sombre, restés comme agrandis dans la pâleur de la face, et devant cette physionomie de langueur, cette attitude de convalescente gardait un doute, pas convaincue.

L’interrogée, elle, continuait de sourire indolemment d’un sourire sans force dans le décor estival et léger de cette véranda de bois